L’art numérique est par nature éphémère, sa durée de vie se calquant sur l’obsolescence programmée des techniques en jeu. Cette communication sera l’occasion de présenter les résultats de trois expériences de pérennisation d’œuvres numériques menées depuis 2010 au sein du laboratoire ARNUM – art et recherche numérique – de l’ESIEA.
Ecole des Mines – Salle R3 – 15h30 à 16h30.
Le numérique est présent dans la totalité de la création contemporaine, à différents niveaux. Qu’il intervienne superficiellement dans le travail de la photo, de la vidéo, de l’animation, ou des supports de sauvegarde, plus profondément dans la programmation d’éléments permettant de jouer l’œuvre ou dans son essence-même pour interagir avec le public, pour générer automatiquement le rendu, pour donner à l’œuvre une vie autonome, la question de sa pérennisation se pose à court terme (moins de dix ans).
Or, le numérique est très présent, à différents niveaux dans l’art contemporain. Il est donc urgent de se soucier de cette question.
La conservation de l’art numérique pose de nombreux problèmes, conceptuels, protocolaires et techniques voire juridiques. Dans cette communication seront présentés les résultats de plusieurs expériences de pérennisation d’œuvres numériques menées depuis 2010 au sein du laboratoire ARNUM.

  • Bien qu’il ne s’agisse pas d’art numérique à proprement parler, l’oeuvre de François Morellet, « 56 lampes avec programmation aléatoire-poétique-géométrique » (1966, collection du MAC/VAL) est composée d’électronique. Sa documentation était sommaire et ne permettait pas de réparer voire de reproduire l’oeuvre si besoin. Le travail a donc essentiellement porté sur la documentation.
  • L’obsolescence des logiciels et des langages de programmation est le quotidien des artistes du net-art. Pour ces oeuvres en particulier, la pérennisation consiste soit en la mise à jour régulière des formats et versions (si possible), soit en sa traduction, le java étant le langage choisi à ARNUM. Nous vous présenterons le travail effectué par Guillaume Darriet et Laurent Marty sur l’oeuvre « pqv » de Peter Luining(collection espace multimédia GANTNER – territoire de Belfort).
  • Autre partie de l’art numérique: les installations lumineuses de Laurent Brun « Royale Factory » et « Prana », exposée aussi sous une autre forme pour le festival Switch on Beijing l’été dernier
  • Actuellement, nous travaillons sur l’oeuvre de Triny Prada: « Before, now and Then » pour la 55ème Biennale de Venise qui vient de débuter. Comme nous avons effectué la totalité de la réalisation technique, les informations sont aisément accessibles. Il s’agit maintenant de concevoir un mode de description qui puisse correspondre au large panel des techniques utilisées dans l’art numérique, de façon systématique.
  • En projet, une autre installation à documenter, très interactive cette fois, celle Shilpa Gupta: « Shadow ».