Bref retour du festival d’art numérique d’Issy-les-Moulineaux, plus important que les éditions précédentes (02 et 05), qui expose à l’extérieur de nombreuses installations sur le thème de la ville. Jusqu’à demain (oui, c’est bien trop court). A ne pas rater
Les moyens de présentation sont variés: simple écran sur des tables, sucette plasma, grand écran lumineux, installation intimistes sous tente ou chapiteau, cabinet monoplace noir… Sur la vingtaine de travaux exposés, un seul a un goût précis de déjà vu: A+ de Thierry Fournier rappelle Fantômes de Vincent Lévy (même festival, 05) l’univers poétique en moins. Le reste est plutôt sympa, voire surprenant.
En guise d’apéritif, partagez (mp3 cocktail joint) le cocktail de sentiments que j’ai composé: 1/3 de nervosité, 1/3 de dépression et 1/3 d’état extatique. Le mélange, composé par Maurice Benayoun et Jean-Baptiste Barrière, fait ressortir le gôut de l’extase, ce qui n’est pas pour me déplaire. Dans la vidéo, vous pouvez voir le nouveau tango isséen (Bandonéon de Xavier Boissarie et Roland Cahen), danse avec la ville, qui finit en manège de lumière, quand ce n’est pas dans le ciel ou sous la terre. Ne pas rater aussi Regrets de Jane Mulfinger et Graham Budgett. Mais ils vous faudra d’abord les trouver car ils portent leur oeuvre sur le dos, récoltant une partie de la misère du monde: les regrets des passants. Chaque regret – tout le monde en a au moins un – est intégré à une base de données internationale du regret. A quand la cartographie sociologique? Autre projet qui a du potentiel : Pixels animés d’Antoine Visonneau et Joseph Poidevin. Sur la vidéo, vous verrez qu’on peut malmener l’info, refuser de la voir en la balayant de la main. Quand on la secoue trop, on a gagné: elle s’évanouit et laisse place à un visage toto qui se marre ou déprime. Mais une autre info vient le remplacer. Dernière sélection, qui m’a impressionnée: Paranoid architecture d’Emmanuel Vantillard. Cette installation a elle seule vaut le déplacement. C’est la dernière vidéo. On est plongé dans un tunnel noir. Sur la gauche, des personnages se ruent sur nous ou plutôt sur une vitre, peut-être pour se réorienter, dit le panonceau. Vu la violence de la scène et la volonté farouche de faire baisser la vitre fictive qui sépare la scène des spectateurs, je pense plutôt que toutes ces jeunes femmes veulent s’échapper, passer outre la vitre qui les tient enfermées dans leur monde virtuel.